En France, deux consortiums testent depuis l’automne des systèmes de recharge intégrés à la chaussée pour alimenter les véhicules électriques en circulation. Sur l’autoroute A10, à Angervilliers (Essonne), Vinci Autoroutes et la startup Electreon ont enterré 900 bobines de cuivre sous 1,5 km de route. Cette infrastructure permet de transférer jusqu’à 300 kilowatts de puissance par induction, offrant à un poids lourd un kilomètre d’autonomie supplémentaire par kilomètre parcouru. Les premiers relevés de l’université Gustave-Eiffel confirment une puissance moyenne de 200 kilowatts, soit une recharge équivalente à la consommation d’un véhicule.

À quelques centaines de kilomètres, dans l’Ain, le projet eRoadMontBlanc expérimente une autre approche : la conduction par le sol. Ici, des rails conducteurs alimentent les véhicules via un bras articulé, sur un tronçon de 420 mètres. Les deux initiatives, soutenues par Bpifrance et le plan France 2030, visent à démontrer la faisabilité technique et économique de ces infrastructures pour décarboner le transport routier.

Inspirée par ces avancées, l’Allemagne vient d’inaugurer à son tour un tronçon électrifié sur l’autoroute A6, en Bavière. Le projet E|MPOWER a équipé un premier kilomètre de bobines à induction, sur un total prévu de 5,7 kilomètres. Financé à hauteur de 14 millions d’euros, dont 7,5 millions par le ministère fédéral de l’Économie, il servira à valider la viabilité industrielle de la technologie avant un éventuel déploiement à grande échelle. À terme, cette recharge dynamique pourrait réduire la taille des batteries embarquées, allégeant les véhicules et leurs coûts de production.