Des chemins de terre battue aux enrobés modernes, l’histoire des routes est aussi celle de l’évolution des matériaux. À l’origine, les voies étaient simplement stabilisées à la pelle et au rouleau, composées de gravier et de pierres compactées. Au XIXᵉ siècle, l’ingénieur écossais John McAdam introduit une méthode révolutionnaire : le « macadam », mélange de cailloux concassés et de sable, qui inspira les premières routes bitumées. Avec l’arrivée de l’automobile, le goudron puis le bitume ont progressivement dominé, offrant une meilleure adhérence et une durabilité accrue.

Au fil des décennies, les formulations se sont raffinées : l’enrobé à chaud a permis de lier efficacement granulats et bitume, tandis que les enrobés drainants ont réduit les risques d’aquaplanage. Aujourd’hui, la recherche s’oriente vers des matériaux plus durables et écologiques. Les revêtements intègrent des granulats recyclés, des liants végétaux ou des bitumes « tièdes » à faible empreinte carbone. Certains projets expérimentent même des routes photoluminescentes ou auto-réparantes grâce à des microcapsules de polymères.

Cette évolution illustre un tournant : la route n’est plus seulement un support de circulation, mais un laboratoire d’innovation au service de la transition écologique.