Certains chantiers d’autoroute en France ont marqué les esprits par leur complexité hors norme. L’A89, reliant Lyon à Bordeaux, a nécessité plus de 20 ans de travaux, traversant montagnes, rivières et zones karstiques instables. Sur l’A75, le viaduc de Millau reste un exploit d’ingénierie : 2 460 mètres de long, suspendu à 270 mètres au-dessus du Tarn, construit en seulement trois ans malgré des vents dépassant parfois 200 km/h. L’A86, surnommée “le périphérique souterrain”, a elle aussi défié la géologie francilienne : ses tunnels à double étage, creusés sous Versailles, ont exigé des techniques inédites pour éviter les infiltrations et vibrations.

Lors des premiers essais du tunnel, les ingénieurs ont même recréé un embouteillage complet pour tester la ventilation, tandis qu’un incident imprévu — une infiltration d’eau venue d’une ancienne nappe souterraine — avait temporairement stoppé le chantier. Ces épisodes illustrent la précision et la ténacité nécessaires pour mener à bien de tels ouvrages. Véritables défis techniques, ces chantiers spectaculaires témoignent du savoir-faire français face aux contraintes du relief, du climat et du trafic.